Le futur du transport en commun?


Maquette du Nexus 6HX

Si vous rêvez d’un jour pouvoir vous déplacer en taxi volant comme dans le classique de Luc Besson, Le cinquième élément, vous n’aurez peut-être qu’à attendre une petite dizaine d’années. Plusieurs compagnies travaillent sur des concepts d’engins volants qui nous permettront de survoler les routes achalandées afin de se rendre au travail beaucoup plus rapidement. Une des compagnies développant un des designs les plus prometteurs est sûrement Bell Textron avec le concept du Nexus, un appareil à décollage et atterrissage vertical (VTOL), dont nous avons eu la chance de voir la maquette grandeur nature à leurs installations de Mirabel.

La vision de la ville intelligente du futur de Bell passe en grande partie par la mobilité. Le but du projet Nexus est de pouvoir offrir, à faible coût, une solution permettant aux gens de voyager rapidement à l’intérieur des grands centres urbains et une connexion rapide entre les banlieues et le centre-ville. Tel un métro permettant aux utilisateurs d’embarquer à une station et de descendre à celle de leur choix, un réseau de « vertiports » permettrait à 4 ou 5 passagers d’effectuer très rapidement le trajet entre deux points précis.

Sièges passager du Nexus 6HX

Cependant, pour que ce concept soit viable, il n’y a pas que le coût qui doit demeurer suffisamment bas, le niveau sonore aussi. Aucune ville n’accepterait que des dizaines d’appareils, faisant le même bruit qu’un hélicoptère standard, fassent des aller-retour au-dessus de ses citoyens. C’est pourquoi un des objectifs de Bell est de réduire le bruit du Nexus à un niveau sonore comparable à celui d’un camion qui passerait dans la rue. Des essais avec le prototype de soufflante de l’aéronef ont démontré que, bien qu’il ne soit pas encore au niveau souhaité, le système de propulsion est déjà moins bruyant qu’un hélicoptère.

Bien que Bell se concentre davantage au développement du modèle entièrement électrique 4EX à quatre soufflantes, un modèle hybride à six soufflantes, le 6HX, pourrait aussi voir le jour. Avec ses piles, le Nexus 4EX aura une autonomie estimée à près d’une centaine de kilomètres à une vitesse de croisière d’environ 240 km/h. Ce modèle servira surtout pour les voyages entre les banlieues et le centre-ville ou entre des « vertiports » situés à l’intérieur de la ville. La version hybride, elle, alimentée par une génératrice, pourra franchir environ 250 kilomètres et sera plutôt destinée aux voyages interurbains.

Cockpit du Nexus 6HX

Il est prévu que les deux versions seront, dans les premiers temps, capables de transporter quatre passagers en plus de l’opérateur à bord qui en aura le contrôle. Dans un second, lorsque la réglementation le permettra, l’opérateur pourra être retiré et remplacé par un cinquième passager. Le Nexus sera un aéronef complètement autonome.

Selon sa feuille de route, l’équipe de développement de Bell espère pouvoir effectuer un premier vol d’essai télépiloté entre 2021 et 2022. L’avionneur pense pouvoir livrer le premier aéronef final en 2030 si le cadre réglementaire le permet. Bell travaille déjà avec différentes autorités réglementaires comme la FAA et Transports Canada afin que les lois puissent, à court terme, autoriser le vol d’appareils autonomes avec passagers à bord.

Drones VTOL de Bell

En plus du projet Nexus, Bell travaille aussi au développement de plusieurs modèles de drones autonomes VTOL destinés au transport de fret. Selon la vision de Bell, la ville intelligente du futur comprendra le transport de marchandises et de passagers par la voie des airs dans des appareils entièrement autonomes. L’ouverture des autorités réglementaires face à ce genre d’opérations sera-t-elle au rendez-vous lorsque la technologie sera à point? Seul l’avenir nous le dira.