Le 11 juin dernier, une femme venue encourager des amis au défi 5 km Arc-en-ciel de Beloeil s’est fait heurtée à la tête par un drone qui volait à proximité des coureurs. Les images suivantes, filmées par un UAV de la compagnie VTOL-X inc. qui opérait à distance sécuritaire de la foule avec l’autorisation de Transports Canada, démontre la force de l’impact.
La femme a été conduite d’urgence à l’hôpital où on lui a diagnostiqué une entorse cervicale. La victime est en arrêt de travail depuis et compte intenter une poursuite contre le propriétaire du drone. Transports Canada ainsi que le Bureau de la sécurité des transports ont ouvert une enquête.
L’opérateur et propriétaire de l’appareil, M. Rosaire Turcotte, désirait filmer l’événement pour la station de télévision communautaire locale. L’homme dit avoir suivi des cours de pilotage par Internet et qu’il pensait avoir agi de la manière la plus sécuritaire possible.
Le fait que M. Turcotte ait opérer son drone à moins de 9 km de deux aéroports sans COAS et au-dessus d’un rassemblement de personnes en plein air démontre clairement une lacune dans la “formation” qu’il a suivi.
En effet, une opération du genre aurait dû faire l’objet d’une demande de Certificat d’opérations aériennes spécialisées et elle n’aurait été acceptée qu’à condition que l’appareil reste à une distance sécuritaire de la foule, ce qui n’était clairement as le cas du DJI Phantom 3 de M. Turcotte.
Une personne n’ayant aucune connaissance du domaine de l’aviation, aussi bien intentionnée soit-elle, peut ressentir un faux sentiment de sécurité, voire même d’invulnérabilité, après avoir suivi une formation. Cela peut se produire dans le domaine des UAV surtout si la formation en question ne fait que survoler des chapitres très importants comme la réglementation, la théorie de vol, la météorologie et les facteurs humains. Il est impossible qu’une formation se déroulant exclusivement en ligne puisse avoir la même profondeur qu’un cours donné par un instructeur en personne.
Il y a fort à parier que M. Turcotte n’avait pas l’intention de terminer son vol sur la tête de la victime. Cependant, son manque de connaissance pratique du domaine de l’aviation doublé du faux sentiment de sécurité créé par sa formation rapide en ligne l’ont mené à poursuivre une opération dangereuse et ce, même après qu’un autre pilote d’UAV l’ait avisé des risques inhérents à sa manière d’opérer.
Il y a de fortes chances pour que la nouvelle réglementation encadrant les UAV au Canada, qui devrait voir le jour en 2017, oblige les opérateurs à passer un examen en vue de l’obtention d’un permis pour piloter un drone. D’ici là, Transports Canada encourage tous les utilisateurs à suivre une formation conforme à la publication TP15263 afin de remplir les exigences de connaissances pour l’obtention d’un COAS. Il s’agit d’un premier rempart à ce genre d’accident, puisqu’une telle formation aborde tous les sujets importants afin que le pilote possède une perception situationnelle optimale pour une opération sécuritaire.
Source: http://www.tvanouvelles.ca/2016/06/22/une-dame-blessee-par-un-drone-a-beloeil